La simple vérité

Regarde autour de toi.

Tu connais des joueurs très forts physiquement… qui n'ont jamais dépassé le niveau régional.

Tu connais des joueurs très skillés… qui font encore des essais au niveau supérieur tous les ans.

Tu connais des joueurs mentalement solides… qui ne percent pas.

Ils travaillent très dur. Mais ils ne percent pas.

Pendant ce temps, d'autres progressent à une vitesse incompréhensible. Ils commencent le basket et deviennent vite bons. Ils changent de club, de coachs, et s'adaptent vite. Ce n'est ni la force. Ni le handle. Ni la confiance. Être plus fort, plus technique et plus confiant, c'est un plus. Mais en aucun cas ça ne détermine isolément la réussite.

Ce qui fait la vraie différence, c'est :

La vitesse d'apprentissage : es-tu capable d'apprendre, et à quel rythme ?

La vitesse d'adaptation : es-tu capable de t'adapter, et à quel rythme ?

La capacité à se développer en continu : est-ce que tu peux apprendre et t'adapter sur une longue période ?

La simple vérité, c'est que les meilleurs joueurs ne sont pas nécessairement les plus forts physiquement, mentalement ou techniquement, mais ce sont les plus capables de se développer. Certains le sont de façon quasi-innée. Ils bénéficient d'un profil génétique ainsi que d'expériences de vie favorables qui font d'eux les joueurs qu'ils sont.

Mais pour les autres ? Ceux dont la génétique n'est pas la plus favorable et dont les expériences de vie n'ont pas été les plus optimales ? Pour eux, est-ce impossible de jouer au plus haut niveau ?

En 2011, j'avais un projet : permettre à ces joueurs, qui n'étaient pas les plus naturellement favorisés, de rattraper et dépasser les autres. Je savais que nécessairement, si j'y parvenais, je pourrais aussi aider ceux qui étaient les plus favorisés par la nature à devenir encore meilleurs. Alors j'ai cherché.

En 2020, j'ai créé une entreprise dédiée à ce projet : Perf'Hex. Elle a pour mission d'aider les joueuses et joueurs à réaliser leurs objectifs en développant leur capacité d'apprentissage, en améliorant leur adaptabilité et en leur permettant de se développer en continu.

Comment prouver que mon analyse sur l'importance des capacités d'apprentissage, d'adaptation et de développement était la bonne ? Vous seriez en droit de vous dire que c'est un point de vue de plus dans l'océan des points de vue des coachs de basket-ball. Alors comment prouver que les résultats d'un joueur dépendaient de ces capacités ?

Depuis novembre 2020, j'ai décidé de collecter les données des joueurs : celles de leurs expériences quotidiennes et de leur évolution chaque jour. À la lecture de ces données, j'ai pu confirmer que ce n’est ni le plus fort, ni le plus solide mentalement, ni le plus skillé qui est le meilleur joueur. Le meilleur joueur, c’est celui qui résout le mieux les problèmes de jeu. Et pour ça, quelles sont les trois compétences nécessaires ? Apprendre, s’adapter et se développer en continu !

Stephen Curry nous l’a montré : un joueur qui n’est ni le plus fort, ni le plus rapide peut être le meilleur.

Victor Wembanyama nous l’a montré : un joueur pro qui développe ses capacités d'apprentissage, d'adaptation et de développement en continu peut marcher sur le toit du monde. Quand je pense qu’on me rétorque que c’est grâce à sa taille ! Cette réponse témoigne d’une grave méconnaissance de l’environnement basket (combien de joueurs de cette taille sont incapables de faire ce qu’il fait ?) et du développement humain (les contraintes liées à sa taille sont bien plus fortes que pour un joueur d’1m80 ; cela aurait été plus facile pour un joueur plus petit). Non, ce n’est pas un « Alien », c’est un joueur intelligent — sans doute plus intelligent que grand.

Le plan que je suis avec les joueuses et joueurs qui me font confiance est le suivant : d’abord optimiser les capacités à apprendre, s’adapter et se développer sur une longue période, avant toute autre chose. Ensuite, utiliser ces capacités maximales pour se développer techniquement, physiquement et mentalement.

Ça marche. Pas une fois, pas deux, pas dix, pas cinquante fois. Mais 1 400 fois. Avec ce volume, on ne peut plus parler de chance, de hasard ou de biais. Mais le mieux, c’est encore de tester… et de sentir à quel point cette simple vérité peut tout changer.

Andy Hyeans

www.perfhex.com