Chez Perf’Hex nous sommes convaincus qu’un bon entraînement doit être centré sur le(s) joueur(s). Mais comment mettre en place un entraînement centré sur le(s) joueur(s)? C’est le thème que je vous propose dans cet article.
Je vous invite à appréhender le concept Bernsteinien d’encadrement (Framing) afin de le transposer à l’enseignement et la performance sportive.
Selon Bernstein (1975), l’encadrement fait référence au degré de contrôle de l’entraîneur et du joueur sur la sélection, l’organisation, le rythme et la planification des connaissances transmises et reçues dans la relation pédagogique. Autrement dit, qui contrôle quoi et quelle est la nature de ce contrôle. (1) Quels sont le contenu de l’entraînement, la méthode choisie et le résultat attendu? Quelles sont les places de l’entraîneur et du joueur dans chacun de ses aspects.
Ces questions sont en réalité plus complexes qu’il n’y parait. Elles sont particulièrement importantes pour éviter que la centration sur le joueur ne génère des tensions avec la réalisation du contenu de l’entraînement et/ou la réalisation du résultat attendu. Car la centration sur le joueur, telle que nous la pratiquons chez Perf’Hex, est un défi. Si vous parcourez les pages Instagram @perf_hex et @andyhyeans, vous constaterez que la frame de nos entraînements (sur l’ensemble des aspects tactiques, techniques, psychologiques et physiques) est centrée sur le joueur. Sur ce qu’il peut faire (capacité), veut faire (volonté), sait faire (compétences) et comment il le fait (personnalité).
C’est une entreprise interdisciplinaire dans laquelle les entraîneurs doivent intégrer des connaissances diverses pour atteindre une variété de résultats. (2)
C’est une entreprise qui s’adapte du contexte du développement individuel, à celui du small group, de l’équipe et du centre de formation/centre d’entraînement. Longtemps nous avons pensé que l’individualisation de l’entraînement était unique possible dans un contexte individuel. Je dois l’avouer, nous avions la mauvaise grille de lecture. En effet, l’individualisation dans le contexte collectif est possible. Mais comment? Tout simplement en se centrant sur les points d’influences communs à tous les joueurs au lieu de se focaliser sur les points de séparation. Je vous explique.
Individualiser un entraînement c’est se centrer sur l’individu entraîné. Par nature il est unique et différent des autres. Dès lors, avec un groupe de 10 joueurs il semble impossible d’individualiser. Nous en étions arrivé à cette conclusion car nous étions focalisé sur les points qui distinguais ces 10 joueurs. Si nous changeons de point de vue et que nous nous focalisons sur les points qui sont communs à ces 10 joueurs, alors nous pouvons pousser l’individualisation dans un contexte collectif. La nouvelle question que l’on se pose est la suivante : Notre bilan individuel nous permettait d’individualiser mais comment trouver les influences pour le bon entraînement qui seraient communes à 10 joueurs? C’est là que nous avons recours à une nouvelle méthodologie unique dont je vous parlerais dans mes prochaines formations, une méthodologie qui permet de connaître les influences communes à un groupe de joueur!
Un bon entraînement participe pour chaque joueur à l’apprentissage de nouvelles compétences, au développement d’une plus grande confiance ainsi qu’à la rencontre de nouvelles personnes. Pour réaliser ces objectifs, les entraîneurs ont besoin d’apprendre à développer les joueurs tout en se développant eux-mêmes en continu. C’est exactement ce que nous faisons chez Perf’Hex. Nous rencontrons dans cette recherche un frein important : la nature socialement construite des connaissances légitimées comme dignes d’être connues par les entraîneurs.
En effet, les connaissances des entraîneurs ne sont pas toujours celles que leur imposerait la centration sur le joueur, ou même celle moins efficace de la centration sur le contenu. Non, les connaissances des entraîneurs sont en priorité celles que le contexte sportif estime comme dignes d’être connues. On connaît les mécanismes de ce phénomène entre reproduction, socialisation et conformité.
Quel rapport avec le bon entraînement ?
D’un côté un bon entraînement est interdisciplinaire et centré sur le joueur. De l’autre les compétences de l’entraîneur ne sont pas interdisciplinaires et centrées sur le joueur mais celles construites par le contexte de l’activité. (2)
C’est donc l’éducation et le développement des entraîneurs qui est l’enjeu prioritaire afin de répondre à la question : Qu’est-ce qu’un bon entraînement ?
Sur le sujet je vous invite à consulter :
Réel « Qu’est-ce qu’un bon entraînement ? » sur la page Instagram @perf_hex
Post « Qu’est-ce qu’un bon entraînement ? » sur la page Instagram @andyhyeans
Vidéo « Qu’est-ce qu’un bon entraînement ? » sur la page Youtube de Perf’Hex
Andy Hyeans – Directeur de la performance de Perf’Hex
Sources de l’article :
(1) Badger, James. (2010). Classification and framing in the case method: Discussion leaders’ questions. Journal of Further and Higher Education. 34. 503-518. 10.1080/0309877X.2010.512078.
(2) Dempsey, Noel & Cope, Ed & Richardson, David & Littlewood, Martin & Cronin, Colum. (2022). An Examination of Content Knowledge in Formal Coach Education Curriculum. Sport, Education and Society. 10.1080/13573322.2022.2131761.