Comment progresser quand on ne joue pas (ou peu) ?

Dans notre post instagram sur ce sujet ainsi que dans notre épisode vidéo Youtube sur ce thème, nous avons identifié deux éléments qui permettent à un joueur de progresser même quand il a peu ou pas de temps de jeu : l’environnement d’entraînement et le mindset.

Mais qu’en est-il du côté entraîneur? Comment faire progresser ses joueurs même s’ils ne jouent pas? Je pense que cet objectif nécessite deux compétences :

  • Une bonne connaissance du processus de l’apprentissage moteur qui permet de concevoir des environnements d’entrainement performants ;
  • Une bonne connaissance du fonctionnement du cerveau humain permet d’accompagner le développement du mindset des joueurs.

On peut continuer de faire comme d’habitude, c’est à dire des environnements d’entraînements traditionnels centrés sur la technique, le geste parfait et la tactique parfaite et une relation entraîneur-entraîné multimodale (tantôt instructeur, tantôt animateur, tantôt sergent-instructeur, etc., basée sur les talents d’acteur de l’entraîneur). Dans ce cas on ne doit pas s’attendre à voir nos résultats évoluer.

Par contre, on peut aussi moderniser son approche. Harvey et al. (2022) suggèrent que l’amélioration de la qualité de la relation entraîneur-entraîné est un facteur important du développement sportif des athlètes.

Pour améliorer cette qualité, on peut identifier 7 stratégies comportementales INDISPENSABLES pour les entraîneurs aujourd’hui et qui contribueront à mettre les joueurs dans un contexte idéal sur le plan humain :

  • La stratégie de résolution de conflits (conflict management) renvoie aux stratégies adoptées par l’entraîneur pour clarifier la répartition des rôles, afin d’éviter l’apparition d’un conflit et/ou de s’engager mutuellement dans la coopération et la discussion lors d’un désaccord. En faisant preuve de compréhension lors de désaccords, l’entraîneur prend le temps de clarifier et préciser les rôles de chacun. Il s’engage avec l’athlète dans des échanges visant à résoudre le problème, et contribue à maintenir une relation efficace basée sur la coopération, pérennisant ainsi la dimension de complémentarité.
  • La stratégie d’ouverture (openess) correspond aux efforts engagés pour instaurer un climat de communication libre et ouverte au sein de la relation : à quel point les joueurs/entraîneurs se sentent libres et à l’aise pour parler avec l’autre et lui témoigner ses sentiments.
  • Les stratégies motivationnelles (motivation) font référence au degré d’implication mutuel envers l’autre et dans la relation. Elles reflètent l’implication et les efforts fournis pour témoigner à l’autre sa motivation à atteindre les objectifs communs fixés, ainsi que l’énergie déployée par un membre pour motiver et encourager l’autre membre de la dyade dans l’atteinte de ces objectifs.
  • La stratégie de prévention (preventative) vise à clarifier et préciser les attentes que l’athlète et l’entraîneur ont l’un envers l’autre (e.g., « qu’est-ce que tu attends de moi ? », « qu’est-ce que j’attends de toi ? »). Cette stratégie souligne les efforts déployés pour préciser et clarifier les attentes, règles et rôles de chacun dans la poursuite d’objectifs communs, considérés comme le socle de la dimension de complémentarité.
  • La stratégie de confiance mutuelle (assurance) fait référence à l’adoption d’une attitude visant à montrer son engagement et son dévouement à l’égard de la relation. Montrer à l’autre membre qu’il peut s’appuyer, se fier, et compter sur soi.
  • La stratégie de soutien (support) correspond aux comportements adoptés par un membre de la relation dans le but d’aider, accompagner et soutenir l’autre lorsqu’il est en difficulté. Cette stratégie fait ainsi référence au soutien affectif apporté à l’autre dans les moments difficiles, qu’ils soient d’ordre sportif (e.g., défaite, contre-performance) et/ou personnel (e.g., difficulté familiale).
  • La stratégie de socialisation (social network) correspond notamment à la mise en place de moment extra-sportifs, permettant aux membres de la relation de passer du temps ensemble en-dehors du contexte d’entraînement et/ou de compétition, de développer des échanges plus personnels afin de mieux se connaître, non pas uniquement en tant qu’athlète/entraîneur mais également en tant qu’individu. 

Si ces stratégies sont correctement mises en oeuvre, la question du temps de jeu ne sera plus centrale et la progression du joueur bien mieux portée.

Faire progresser les joueurs quand ils ne jouent pas (ou peu), c’est aussi un enjeu pour l’entraîneur.

N’hésitez pas à découvrir nos autres contenus sur le sujet :

Réel « Comment progresser quand on ne joue pas (ou peu) ? » sur la page Instagram @perf_hex

Post « Comment progresser quand on ne joue pas (ou peu) ? » sur la page Instagram @andyhyeans

Vidéo « Comment progresser quand on ne joue pas (ou peu) ? » sur la page Youtube de Perf’Hex

Merci pour votre lecture ! 

Andy HYEANS, Directeur de la Performance chez Perf’Hex

SUIVI PERF’HEX – AMATEUR

Cliquez ici pour découvrir notre Suivi Perf’Hex pour les joueurs amateurs
(basket-ball, volley-ball, rugby, football, hockey, sports de combat, etc…).

Partager ce post

Découvrez nos autres publications

Comment optimiser la pratique sportive des enfants ?

Entre 1984 et 1998, le Comité olympique américain a réalisé une étude sur plus de 800 athlètes olympiques (d’été et d’hiver). 283 de ces athlètes étaient des médaillés olympiques (34,6%). Les conclusions de l’étude sont les suivantes : Tous les olympiens des États-Unis étaient très actifs lorsqu’ils étaient enfants et adolescents. Jusqu’à l’âge de 14

Qu’est-ce qu’un bon entraînement ? 

Chez Perf’Hex nous sommes convaincus qu’un bon entraînement doit être centré sur le(s) joueur(s). Mais comment mettre en place un entraînement centré sur le(s) joueur(s)? C’est le thème que je vous propose dans cet article. Je vous invite à appréhender le concept Bernsteinien d’encadrement (Framing) afin de le transposer à l’enseignement et la performance sportive.